Exaspérés par la persistance des tueries et massacres de la population dans leurs provinces d’origine, les sénateurs congolais issus de l’espace Grande Orientale, ont emboîté les pas ce jeudi à leurs collèges députés nationaux en décidant de boycotter les travaux parlementaires jusqu’à nouvel ordre.
Ces élus des élus disent réclamer plus d’engagement en faveur du rétablissement de la paix en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, où les morts sont comptés au quotidien sous l’œil impuissant de l’armée et de la mission onusienne au Congo.
« Nous voulons que le président de la République prenne vite des dispositions pour mettre fin à cette guerre de l’Est car c’est lui le commandant suprême des armées. Nous demandons aussi une audience auprès des présidents de deux chambres enfin que nous soyons reçus par le président de la république pour lui exprimer ce souci de vive voix. Il ne sert à rien de continuer à siéger pendant que nos électeurs sont progressivement exterminés d’une façon la plus atroce », explique à Orientalinfo.net, la sénatrice Dieudonnette Munguananjo, élue du Haut-Uele.
La veille, c’étaient les élus nationaux de la même région qui avaient claqué la porte des travaux parlementaires pour la même cause.
Cette prise de position des parlementaires de l’est intervient dans un contexte de l’accentuation de l’insécurité marquée par les massacres et tueries à la manchette et des armes à feu opérés par des nombreux groupes armés dans les provinces précitées. La population qui ne sait à quel saint se vouer organise des journées ville morte et des manifestations anti-Monusco accusée de passivité et/ou complicité sur fond de trafic présumé des minerais et des armes de guerre.
Héritier Mungumiyo
