Au cours d’une interview accordée à Orientalinfo.net ce samedi, la sénatrice Dieudonnette Mungwanajo Boyekombo, élue du Haut-Uele, estime que les sénateurs ont agi en toute responsabilité au regard de la confusion entretenue par le procureur près la cour constitutionnelle dans sa démarche :

« Il y a eu deux lettres. La première envoyée à la fois au bureau de l’Assemblée Nationale et à celui du sénat. La seconde au bureau du sénat. Au regard des articles 164, 166 et 167 de la constitution, on a l’impression que la procédure engagée par le procureur près la cour constitutionnelle insinue qu’il y a deux premiers ministres en fonction dans ce pays pendant que l’article 141 du règlement Intérieur du sénat est très clair, un sénateur n’est pas justiciable devant la cour constitutionnelle. »

Mme Mungwanajo exhorte l’élite politique à plus se concentrer à trouver solution aux préoccupations réelles des populations congolaises qu’à des poursuites judiciaires aux allures de règlement des comptes :

« C’est bien bon de vouloir traduire toute la République en justice pour privilégier l’intérêt d’un seul leader politique. Mais, ce n’est pas ça le bilan réel que la population attend de nous en 2023. Nous devons éviter de vouloir agir pour plaire à un individu ou à un groupe d’individus. C’est une question d’État, nous seront tous responsables de nos actes. Respectons nos textes et nous serons plus respectés », martèle-t-elle.

Par ailleurs, elle plaide pour que les actions menées par le chef de l’État Félix Tshisekedi durant son mandat notamment les infrastructures routières, le paiement des salaires, primes et frais des fonctionnement des territoriaux touche également la province du Haut-Uele, généralement oubliée par le pouvoir central. L’accent doit également être mis sur les émoluments des députés provinciaux et l’amélioration du social des congolais.

Rappelons que les huis clos du Sénat a décidé vendredi 13 mai du « retour à l’expéditeur » des deux correspondances du Procureur près la Cour constitutionnelle demandant la levée des immunités du sénateur Matata. L’ancien Premier ministre est soupçonné des détournements des fonds alloués au projet du parc agro-industriel Bukangalonzo. La plénière du Sénat estime que la Cour constitutionnelle n’est pas compétente pour saisir son cas en tant que sénateur.

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